Ce titre volontairement provocateur a pour but d’amener une réflexion quant à la (sa) consommation de tabac et de ce fait, une déculpabilisation quant à celle-ci.
Comme le hasard n’existe pas, il y a une raison à allumer une cigarette. Et le moment, le lieu, l’entourage, le contexte, etc. sont autant de facettes qui nous permettront de comprendre l’intérêt de s’en griller une.
Plusieurs points méritent d’être explicités car il ne faut pas oublier les impacts physiques, environnementaux et cognitifs occasionnés par la cigarette, mais il faut absolument souligner la malhonnêteté des industriels et des gouvernants. L’industrie du tabac est un business, la maladie est un business, la peur envers les peuples est un business. Comme disent les américains : Follow the money (Regardez où va l’argent).
Avec le format que je propose dans mes articles (même si celui-ci est beaucoup plus long qu’à l’accoutumée), je vais tout de même essayer de faire un tour de l’utilité de ce geste, mais certaines réflexions sont à mettre en avant, notamment, comment un produit a pu être autant dénaturé et comment les gouvernants continuent de cautionner l’appauvrissement qualitatif du tabac au profit des firmes multinationales. Et s’ils ne l’interdisent pas, c’est qu’il y a un gain énorme dû à l’accroissement sans limites des taxes et de la rentabilité de la maladie.
Mes Maitres disent :
- Chaque malaise ou maladie a un sens.
- Il faut coller à la biologie.
- On ne meurt pas d’un cancer (d’une pathologie) mais AVEC un cancer (une pathologie).
Avec ces trois indications, nous allons naviguer vers une certaine cohérence quant au fait de se griller une clope. Procédons par thèmes.
1. Contexte
Un grand ministre de la santé (ironique) nous a dit un jour : les chiffres çà ne se discutent pas. Au contraire, discutons de ceux-ci et écoutons les différemment. A ce jour, les chiffres nous disent que 85% des cancers du poumon sont développés par un fumeur, mais derrière ce chiffre, il faut en ajouter un autre, nous avons uniquement 15% des fumeurs qui développent un cancer du poumon et 30% des cancers seraient d’origine tabagique. D’une certaine manière, nous pouvons dire que Non, Fumer ne tue pas. Pourquoi ? Si fumer tuait, tout fumeur mourrait d’une maladie due au tabagisme, or ce n’est pas le cas. Fumer peut tuer serait plus judicieux et encore.
Fumer nous permet de gérer un stress. Si celui-ci n’était pas géré par cette consommation, peut-être que les conséquences seraient pires que de fumer. Je laisse le soin à chacun de réfléchir.
2. Malhonnêteté des industriels
Quand vous faites la liste de la quantité de produits nocifs qu’il est possible de retrouver dans la cigarette, il y a de quoi prendre peur. La question que je me pose est : comment se fait-il que la simple combustion d’une plante séchée, accompagnée d’une fine feuille et d’un filtre peut générer autant de toxicités ? Chimiquement parlant, je n’ai pas trouvé de réponses. Comment peut-on avoir l’apparition de molécules de la famille des détergents lors d’une simple combustion ? Ou encore, des carburants pour fusée ? (je vous laisse regarder la longue liste de plus d’une centaines de produits toxiques)
Si l’on reprend l’essor de l’industrie dans le monde, voici une liste non exhaustive de procédés catastrophiques qui ont pu conduire à la toxicité du produit : OGM (Organisme Génétiquement Modifié), épandage de produits phyto sanitaire nocifs (pesticides, intrants), sols pollués, etc… il est donc impossible à ce jour d’avoir une plante de qualité comme nous avons pu avoir par le passé. Rejeter la faute sur le consommateur sans incriminer l’industriel n’est que trop facile. La complicité entre les états et les industriels mène à une dangerosité du produit énoncé avant même que celui-ci ne soit rentré, après combustion pendant des années, dans les poumons de ses consommateurs.
Une idée d’étude scientifique serait de comparer l’impact global du tabac industriel versus le tabac qui a poussé dans le jardin de Monsieur Tout le Monde.
Si on fait une analogie avec l’alimentation, vous préférez manger une pomme de qualité sans produits, cueilli à même l’arbre, ou une pomme pesticidée, plein d’intrants, de souffre, de cuivre, de produits phytosanitaires et d’une couche de cire pour qu’elle brille ?
3. Neurosciences
Depuis plusieurs années, une campagne de peur, comme les publicitaires savent le faire, a été entreprise dans un plan de diminution de consommation : Fumer tue, Fumer rend impuissant, Fumer bouche les artères… j’en passe et des meilleurs, sans compter sur les photos chocs qui vont avoir un impact dramatique sur notre cerveau inconscient. Celle-ci arrive après que ces mêmes publicitaires aient tout fait afin de décriminaliser le tabac dans les années 60 (grâce à la complicité d’Edward Bernays). S’ils avaient voulu accentuer les pathologies dues à la consommation de tabac en rajoutant des peurs et des stress supplémentaires, ils n’auraient pas fait autrement.
Le cerveau va enregistrer tous ces messages et toutes ces photos au sein de sa mémoire, dans son disque dur, ce qui va impacter sa réaction. Si une émotion telle que la culpabilité s’installe car j’allume une cigarette avec un message délétère et une photo choc, mon cerveau va, à chaque cigarette, penser que je suis entrain de me tuer à petit feu, que je vais tout droit vers la mort avec cet objet.
Afin de dédramatiser, une solution, serait de mettre le paquet dans un étui neutre et/ou d’écrire quelque chose de positif dessus. Une autre solution serait de comprendre pourquoi j’allume une cigarette, mais nous allons revenir un peu après sur cette thématique.
4. De plante sacrée à fléau international
Le tabac est une plante connue, reconnue, utilisée et sacrée chez beaucoup de peuples premiers.
Cette plante est utilisée lors rituels de passage et lors de cérémonie chamanique permettant de cheminer vers la guérison. Le tabac peut-être utilisé afin d’obtenir un état modifié de conscience. Cette plante a une sagesse et vous pourrez comprendre la puissance du tabac dans le livre de Carlos Castaneda, L’herbe et la petite fumée. Malheureusement, cette plante a été détournée (avec tout ce qui a été décrit précédemment) par l’homme occidental avide de pouvoir et d’argent.
5. Décrypter la raison qui me pousse à allumer une cigarette
- Lors de l’inspiration
Prendre de l’air, chaud en plus. Quel plaisir ! Quelles sont les voies respiratoires traversées par la fumée ? Larynx, trachées, bronches, alvéoles pulmonaires, cellules calicielles des bronches… Autant de parties anatomiques qui peuvent expliquer les différents ressentis nécessaires à la gestion d’un stress par cigarette, stress pouvant apparaitre lors de situations dans laquelle j’ai eu une peur frontale, une peur bleue, une frayeur, un danger identifié, avec une éventuelle peur d’étouffer, de mourir.
- Lors de l’expiration
Je vais expulser l’air, la fumée et faire sortir cette chaleur de mes poumons. Je vais pouvoir broncher, expirer une peur, dû à un agresseur, parce que je me suis retrouvé dans une situation où je n’ai pas pu broncher. Lors de l’expiration, je vais évacuer de la fumée, symboliquement, si l’agresseur est face à moi dans mon territoire, lui cracher la fumée à la gueule, me permettra d’agir (fuir ou combattre) lorsqu’il sera enfumé.
- Le tabac, un emblème ?
Le tabac a été, par moment, l’emblème symbolique dans l’évolution de l’homme. Lors de la deuxième guerre mondiale, les américains ont amené ce produit, qui été synonyme de libération pour la France, les européens et le monde. Hourra nous sommes en vie !
On retrouvait beaucoup de fumeurs chez les mineurs. Quoi de mieux qu’amener la chaleur (le chaud = la vie) au sein des poumons, quand tous les jours il était possible de mourir dans le ventre de la Terre (dans un endroit irrespirable). Une bonne taffe pour me rassurer et me prouver que je suis vivant (en amenant de la chaleur) après cette grande peur de mort (poumon).
- Compensation
Comme fumer est une solution à l’instant T pour notre cerveau afin de gérer un conflit biologique (stress), il n’est pas incohérent, quand nous arrêtons de fumer, que celui-ci trouve une autre solution afin de compenser l’absence de sa bouée de sauvetage temporaire et momentanée (prise de poids le plus souvent, actes compulsifs, troubles comportementales, dépression, manie…). Supprimer cette possibilité de gérer un conflit biologique pousse le cerveau à chercher une autre manière de compenser l’absence de solution habituelle.
6. Quoi faire et comment agir ?
- Déculpabiliser sur le fait d’allumer une cigarette
- Ne pas amener jugement car tout est juste.
- Faire pousser son tabac dans son jardin.
- Faire un check-up de la situation au moment où j’allume une cigarette.
- Comment puis-je trouver à ma manière, une solution afin de me passer de cigarette. Si je n’ai pas de solution à l’instant t, alors la cigarette reste la meilleure option.
- Quelle peur suis-je entrain de gérer ?
- Comprendre quels sont les sur-stress qui m’amènent à fumer.
- Consulter une personne capable de décrypter la consommation afin d’être accompagné sur le chemin de la guérison.
J’ajouterai, pour terminer sur cette autre regard, que la cigarette électronique n’est qu’un substitut à la cigarette, mais je ne suis pas certain que les produits de synthèse utilisés soient de meilleure qualité que le tabac. Nous voyons bien que la problématique n’est pas uniquement due à la dépendance à la nicotine (sans rentrer dans la biochimie du fonctionnement synaptiques et des neuro récepteurs nicotiniques) car le geste, la fumée, inspirer, expirer sont autant de choses importantes qu’ils ne faut pas négliger dans la compréhension de l’addiction. Petite parenthèse concernant la nicotine, comme celle-ci active les circuits de la récompense, il serait judicieux de comprendre pourquoi ces circuits ont besoin de la nicotine pour être activés alors que l’activation de ceux-ci peuvent se faire de multiple autres manières. La cigarette (classique et électronique) pourrait être un doudou protecteur et salvateur à une problématique bien précise.
Bien évidemment, chacun gère avec ses capacités et sa possibilité sa consommation, mais culpabiliser et augmenter ses peurs pourraient avoir un impact encore plus négatif que prévu. Il n’est pas interdit de refumer une cigarette après avoir arrêté, il faut comprendre le contexte et que va m’apporter comme solution cette cigarette.
C’est pour cela qu’en séance, nous abordons l’histoire de la personne. Chaque consommation sera différente et chaque solution sera personnalisée. Il n’y a pas de remèdes magiques, mais il y a surtout un formidable pouvoir guérisseur en chacun de vous.
D’autres items et domaines autour de la consommation auraient pu être abordés, mais il est déjà temps de se laisser l’opportunité d’entrevoir les choses différemment.
Comme le disait Paracelse : C’est la dose qui fait le poison. Je me permettrai de rajouter : Une dose de tabac peut être, une dose de produits délétères certainement, une dose émotionnelle non comprise et inconsciente, toujours ?
Article écrit par Sébastien Moret - Accompagnant en santé
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